Un peu d'histoire
Le village d'Onoz est mentionné dans les textes dès le IXe siècle soit en l'an 852 sous différents noms:
► HAGONOSCUM, AGONOSCUM, UNOCUM, UNOZ, UNNOST, AUNOYS, UNAU, ONNOD, HONOZ, HONNOZ.
A partir de données citées, le nom d'AGONOSCUM serait à rapprocher du mot Celte AGAUNA "le rocher".
Les formes modernes du nom "ONNOD, UNOZ, AUNOYS" seraient quant à elles à rapprocher des appellations de l'eau "OGNE, UGNE ou AUNE".
Par contre, HAGONOSCUM et AGOSNOSCUM renvoient à des formes plus anciennes composées de AGO et NOSCO désignant un poste avancé, un lieu d'observation. La présence d'un fortin de protection pourrait parfaitement correspondre à la montage de Viremont au sud-est d'Onoz.
On estime que la commune est "née" il y a environ 1 600 ans à 2 000 ans.
Durant sa longue histoire, ONOZ a appartenu successivement au Protectorat Carolingien (751-962), au Saint Empire Romain Germanique (966-1555), et à l'Espagne (1555-1678).
Virechâtel
Au sommet de la butte de Satonat fut érigée, durant la première moitié du XIIe siècle, une forteresse qui reçu le nom de Viridum Castrum, « VireChâtel » à cause des buis gigantesques dont le feuillage toujours vert ombrageait les murailles. Elle était installée sur un parfait éperon barré : trois côtés étaient protégés par de hauts rochers, et au sud, un profond fossé avait été creusé.
La seigneurie de Virechâtel comprenait les villages d’Onoz et du Bourget en toute justice haute, moyenne et basse. Les sujets avaient été affranchis de la mainmorte mais restaient soumis à la banalité du four, du moulin et à de nombreuses corvées.
Lors de la guerre de dix ans (1634-1644), le seigneur de Virechâtel était le baron d'Arnans, partisan comtois qui malmenait les contingents franco-suédois. Le 24 août 1639, tes troupes françaises du marquis de Villeroy prirent le château qui fut en partie démantelé et le village fut brûlé. De nos jours, rares sont les vestiges qui nous laissent préjuger de sa grandeur passée. On y distingue cependant les soubassements du donjon, une belle bouche à feu ovale, la poterne partiellement effondrée, une belle petite fenêtre gothique et une partie de la courtine qui borde le précipice au nord / nord-ouest.
La ChaRtreuse de Vaucluse
Au début du XIe siècle, des moines de l'ordre de Saint-Bruno cherchent un lieu isolé, propice à la prière et au recueillement pour y installer un monastère. Ils trouvent le site de Vaucluse ' la vallée fermée ', situé au bord de l'Ain. Le lieu encaissé et bordé de forêts épaisses, n'est accessible que par un chemin. En 1139, Hugues de Cuisel donne la terre à l'ordre de Saint-Bruno où des moines construisent la Chartreuse de Vaucluse. Elle abrite une douzaine d'entre eux répartis autour du grand cloître dans des cellules individuelles.
Au XIVeme siècle le domaine s'étend sur 144 hectares. En partie détruite par les troupes de Louis XI, la Chartreuse est reconstruite entre 1756-57 et de 1776 à 1787 tout en conservant des éléments des bâtiments datant du XIIe siècle comme les jardins en terrasse bordant la rivière et la porte. En 1780, les moines construisent les terrasses avec 13 voûtes dominant les berges de l'Ain. Elle est alors au sommet de sa puissance et de sa splendeur avec son cloître, son église, sa chapelle, son hostellerie, ses terrasses, ses bâtiments.

A la révolution, la chartreuse est pillée, les moines sont chassés et elle est vendue comme bien national. Les ornements de l'église sont dispersés, on en retrouvera dans des édifices religieux des environs. Elle est classée monument historique en 1927, date à laquelle un premier barrage fait monter les eaux jusqu'au pied des voutes de la terrasse. Elle connaît ensuite plusieurs propriétaires successifs, le dernier est exproprié à la construction du barrage de Vouglans. En 1968, à la montée des eaux qui noient la vallée, elle est engloutie à 50 mètres de profondeur dans le lac de Vouglans.
Si les villages engloutis ont été dynamités, les ruines de la Chartreuse ont été épargnés, seuls les toits ont été détruits. La porte monumentale et les pavillons d'entrée ont été démontés et remontés au-dessus des rives du lac et sont accessibles aux promeneurs. La Chartreuse noyée à 50 mètres de fond est un lieu privilégié pour les plongeurs très expérimentés, mais l'obscurité y est totale et la température de l'eau varie de 2 degrés en hiver à 8 degrés en été.

Pèlerinage à la Vierge
En 1706, le révérend père Arsène Odoardy fit réaliser une copie de l’image sainte de la vierge de Campitelli sur une tablette de cyprès, et constate que cette image provoque des prodiges.
À Onoz, François Marie du Saix, le Seigneur de Virechâtel et baron d’Arnans l'accueillit et lui offrit l’hospitalité dans son manoir, siège de la mairie actuelle. Le révérend père y habita et déposa sa pieuse image à l’église et vint y prier régulièrement. Le Révérend Père Arsène Odoardy décéda à Onoz le 2 juin 1736.
La réputation de sainteté de ce pieux anachorète s’était étendue de proche en proche jusque dans les contrées voisines et un pèlerinage à Notre Dame d’Onoz acquit une grande célébrité. Les prodiges nombreux et éclatants opérés par l’entremise de la céleste Vierge attirèrent l’attention des populations environnantes. La Bresse, la Bourgogne, le Bugey envoyèrent de nombreuses députations à l’autel de la miraculeuse image.
Lors de la Révolution, l'image originale fut retirée de l'église et brûlée à Orgelet le 14 mars 1794. On la remplaça par la matrice en cuivre qui servait à réaliser des copies puis, en 1877, par un nouvel original.
Le pèlerinage a lieu chaque année à la date du 8 septembre.