Introduction + Carte des milieux naturels + Liens tableaux des espèces
Milieux ForEStiers
Présentation des HABITATS FORESTIERS
La cartographie des habitats forestiers est en cours de réalisation. Les données seront disponibles à l’automne 2020 et pourront alors enrichir le contenu sur le volet forestier.
Espèces Emblématiques
- - - Le lynx boréal
Le lynx boréal étant une espèce d’intérêt communautaire emblématique du massif jurassien, il serait intéressant d’évoquer sa présence sur la commune d’Onoz.
Disparue au cours du XXe siècle sur le territoire national à cause de la chasse et de la dégradation de son habitat (urbanisation : route, ligne de chemin de fer, etc.) l’espèce a fait son retour en France en 1974 dans le massif jurassien.
Il s’agit d’une espèce solitaire dont le territoire vital d’un individu est en moyenne de 100km². Les mâles possèdent généralement des territoires de très grandes tailles allant jusqu’à 400km² et pouvant inclure le territoire d’une ou plusieurs femelles. Le mâle et la femelle se retrouvent pour la période de reproduction entre janvier et mars. Les jeunes, en moyenne 2 par portée, sont élevés exclusivement par la femelle durant environ 10 mois avec une phase d’allaitement de 74 jours. La mère provoque généralement la séparation en abandonnant les jeunes. Livrés à eux-mêmes, ils doivent alors chasser en autonomie et trouver un territoire vacant pour s’installer. Lors de cette première année, le taux de mortalité est très élevé et atteint en moyenne 50 %.
Le lynx est un carnivore strict, dont les proies peuvent varier en fonction de leur abondance. Le renard, le blaireau, le chevreuil, le chamois, les petits mammifères et les oiseaux font partie des nombreuses proies potentielles. Incapable de poursuivre une proie sur une longue distance, le lynx chasse principalement à l’approche. Cette technique consiste à s’approcher à quelques mètres de la proie pour déclencher une attaque soudaine.
Le lynx est présent sur la commune d’Onoz depuis plusieurs années. En février 2019, une mère et ses deux jeunes ont été observés ; attestant de la reproduction de l’espèce sur la commune. Cependant, le lynx reste une espèce très discrète et présente en faible densité, donc difficile à observer. Toutefois, lorsqu’il croise le chemin d’un être humain, il est généralement très peu farouche et se laisse observer.
- - - La chevêchette d’Europe et la chouette de Tengmalm
Après avoir évoqué la forêt en tant qu’habitat naturel au sens Natura 2000, un point pourrait être fait sur les espèces animales remarquables qui l’habitent. Avec notamment un focus sur la chouette de Tengmalm et la chevêchette d’Europe.
Les informations à intégrer à ce point :
Les milieux forestiers de la commune abritent deux petites chouettes de montagne d’intérêt communautaire : la chevêchette d’Europe et la chouette de Tengmalm. Considérées comme des reliques du dernier âge glaciaire (~ -10 000 ans), ces deux espèces sont principalement présentes dans les zones froides du nord de l’Europe ou dans les massifs montagneux. Leur présence est intimement liée à celle des pics dont les cavités creusées dans les arbres (aussi appelées loges) sont utilisées pour faire leur nid. La chevêchette, dont la taille est équivalente à celle d’un merle, peut se contenter des cavités de pic épeiche alors que la chouette de Tengmalm, de taille supérieure, utilisera des loges de pic noir. Les micro-mammifères et les petits oiseaux sont respectivement pour la chouette de Tengmalm et la chevêchette d’Europe la principale ressource alimentaire. Peu farouche et diurne, la chevêchette peut être observée en plein jour. A l’inverse la chouette de Tengmalm est plus discrète et strictement nocturne.
En 2020, une étude menée en partenariat avec des étudiants de l’Université de Lyon, a permis de confirmer l’installation des deux espèces sur la commune et d’améliorer les connaissances sur leur répartition au sein du site Natura 2000 Petite Montagne du Jura. Les populations installées sur ce territoire, constituent actuellement la limite de répartition ouest de ces deux espèces pour le massif jurassien.
Action de conservation → faire le lien avec la gestion forestière et la mise en place d’îlots de sénescence qui permettent le maintien de boisements âgés, favorables aux pics et par conséquent aux petites chouettes de montagne.
ACTION en cours : Le réseau d’îlots de sénescences
Les îlots de sénescence, mis en place dans le cadre de contrats Natura 2000, ont pour objectif de laisser évoluer librement les écosystèmes forestiers en arrêtant la gestion sylvicole pendant 30 ans. Cette interruption permet à la forêt de vieillir au-delà de l’âge d’exploitabilité des arbres. Cela favorise des peuplements forestiers avec :
• des volumes de bois mort au sol et sur pied importants,
• des classes d’âges hétérogènes avec des arbres de gros diamètres et des jeunes plants,
• des arbres sénescents présentant souvent des morceaux d’écorces décollés ou des branches mortes, des fissures dans les troncs et les branches,
• des arbres chandelles.
Ces caractéristiques permettent l’installation de groupes faunistiques spécialisés comme les insectes saproxyliques dont les larves consomment le bois mort et constituent par ailleurs une ressource alimentaire pour de nombreux oiseaux. C’est notamment le cas des pics, qui avec leur bec, perforent le bois pour atteindre les larves. Ils créent aussi des cavités dans le tronc des arbres pour y faire leur nid. Le pic noir par exemple, apprécie particulièrement les arbres de gros diamètre dans lesquels il peut faire plusieurs loges qu’il réutilisera durant plusieurs années. Une fois abandonnées, ces loges sont parfois utilisées par d’autres espèces comme la chouette de Tengmalm.
La présence de fentes ou de gouttières, provoquées par une « blessure » sur un tronc ou une branche, présentera un intérêt pour les chauves-souris forestières qui les utiliseront pour hiberner.
La mise en place d’un îlot de sénescence nécessite plusieurs prérequis :
• l’accord du propriétaire forestier (privé ou public) : il s’agit en effet d’une démarche contractuelle, les propriétaires sont donc libres de s’engager ou de ne pas s’engager,
• un nombre minimum d’arbres éligibles par hectare (arbres à cavités, branches mortes, bois de gros diamètres, etc.),
• l’îlot doit bénéficier à une espèce d’intérêt communautaire présente sur le site Natura 2000.
Sur le site Natura 2000 Petite Montagne du Jura plusieurs espèces peuvent justifier la mise en place d’un îlot de sénescence comme le pic noir et la chouette de Tengmalm évoqués ci-avant mais aussi le pic mar et la chevêchette d’Europe.
L’augmentation du nombre d’îlots dans les années à venir sur le site Natura 2000 devra permettre de créer un réseau de parcelles forestières sans gestion, favorable à cette biodiversité rare et menacée.
Milieux ouverts
Pelouses sèches
Pour ce point il faudrait évoquer le contexte historique avec les bouleversements agricoles du XXe siècle. La mise en place de la politique agricole commune, à la fin de la seconde guerre mondiale, va accélérer la mécanisation de l’agriculture et l’intensification des pratiques. Les prairies maigres et les communaux vont connaître une déprise importante, car peu productifs et difficilement mécanisables. La comparaison des photographies aériennes actuelles avec celles prises entre 1950 et 1965 sur la commune illustre très bien ce phénomène de déprise ; de nombreuses parcelles ouvertes ont évolué vers des milieux forestiers.
Les milieux analogues qui subsistent sur la commune sont connus pour abriter une faune et une flore diversifiées et remarquables. C’est le cas des habitats de pelouses sèches dont quatre ont été identifiés comme d’intérêt communautaire lors de la dernière campagne cartographique de 2018.
Ces milieux se caractérisent par des contraintes environnementales fortes comme le manque d’eau ou l’absence de minéraux présents sous forme assimilable par les plantes (nitrates/nitrites, etc.). Les végétaux qui se développent sur ce type de milieu présentent donc des adaptations qui leur permettent de survivre.
L’orpin par exemple, petite plante crassulescente, est capable de stocker d’importantes quantités d’eau dans ses tissus et de limiter l’évapotranspiration. Ces plantes sont dites pionnières, car elles s’installent avant les autres végétaux, mais disparaissent avec l’arrivée de plantes plus compétitives. Cependant, elles peuvent également se maintenir grâce aux perturbations naturelles (incendies, pâturage de la végétation par des herbivores sauvages, etc.) ou humaines (gestion par le pâturage, fauche, etc.).
Dans le cas présent, c’est précisément les activités humaines, liées au pastoralisme, qui ont permis de maintenir ces milieux ouverts. En l’absence de gestion, des plantes plus compétitives prendraient le dessus et provoqueraient la perte ou la dégradation du milieu naturel recherché.
Au-delà des végétaux, les pelouses sèches abritent également un cortège faunistique remarquable.
Plusieurs espèces d’oiseaux sont intimement liées à ces milieux comme l’engoulevent d’Europe, oiseau insectivore nocturne, qui recherche la structure hétérogène des pelouses sèches pour dissimuler son nid et se cacher lors des phases de repos diurne. Riches en insectes, ces milieux constituent également une ressource alimentaire importante pour cette espèce. L’azuré de la croisette, un petit papillon bleu, est aussi une espèce emblématique des pelouses sur le territoire. Il possède une écologie singulière impliquant la présence d’une plante hôte, la gentiane croisette ou la gentiane jaune, sur laquelle la femelle va pondre ses oeufs. La larve, après avoir consommé les fleurs de la plante hôte, se laisse tomber au sol et, au moyen de signaux chimiques, attire des fourmis du genre Myrmica qui la recueillent et l’élèvent dans leur fourmilière, pensant qu’il s’agit d’une des leurs. A l’été suivant, la larve se transforme en papillon et quitte la fourmilière pour trouver un partenaire et pondre à son tour sur une gentiane.
prairies bocagères
La combe nord d’Onoz abrite plusieurs milieux prairiaux remarquables. En 2018, une étude cartographique a mis en évidence la présence de 7 habitats d’intérêt communautaire que l’on peut classer en quatre grands types de milieux : les prairies humides, les prairies de fauche, les pelouses sèches et les marais. Rares et/ou menacés à l’échelle européenne, ces habitats possèdent un cortège floristique spécifique et souvent diversifié. Leur conservation est étroitement liée au maintien de pratiques agricoles extensives telles que la fauche tardive, l’absence ou le faible apport d’intrants et un nombre d’animaux au pâturage limité.
Outre ces milieux naturels, la combe nord abrite également plusieurs espèces faunistiques d’intérêt communautaire ou patrimoniales car rares et/ou menacées. C’est le cas par exemple de la pie-grièche écorcheur qui chaque année, traverse la méditerranée pour nicher en Europe. Insectivore, elle apprécie particulièrement les prairies naturelles qui constituent un réservoir de proies important. La présence de haies et de bosquets lui est également indispensable pour dissimuler son nid et chasser à l’affût depuis la cime des arbres ou des buissons. Elle est notamment bien connue pour faire des réserves de nourriture en empalant ses proies sur les piques des fils barbelés ou sur les épines des buissons.
Prairies humides
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ACTION EN COURS : ÉCOPASTORALISME ET DE RÉOUVERTURE PAYSAGÈRE
Sur le plan écologique, la restauration du communal a pour objectif de favoriser l’installation de ces milieux et de ces espèces d’intérêt communautaire et/ou patrimoniales. En ce sens, une gestion courante par le pâturage permet de contenir le développement des espèces ligneuses et des herbacées dites sociales comme le brachypode, qui, en l’absence de gestion, colonisent le milieu. Un troupeau de vaches Highlands habitué à consommer des végétations ligneuses, a été choisi pour entretenir et valoriser au mieux les potentialités agronomiques de la parcelle. Bien que moins productifs qu’une prairie, ces pelouses présentent des atouts certains, comme la capacité des végétaux à résister à la sécheresse. C’est le cas par exemple de la fétuque, une plante herbacée, dont le feuille s’enroule sur elle-même pour limiter l’évaporation.
Pour suivre l’évolution du milieu et l’impact du pâturage, un suivi de la végétation ligneuse a été mis en place. Il consiste à évaluer la densité des jeunes arbres ou arbustes selon une estimation visuelle sur le terrain. Répété sur plusieurs années, il permettra d’identifier les secteurs nécessitant un ajustement de la gestion pour maintenir le milieu ouvert. Une augmentation de la pression de pâturage ou une intervention mécanique pourront alors être envisagées pour contenir la dynamique ligneuse.
mares prairiales et forestières
Présentation du réseau et fonctionnement des mares
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ACTION(s) réalisée(s) : La création et la restauration de mares
Dans le cadre d’un contrat Natura 2000, la commune d’Onoz a engagé en 2018 la création et la restauration de 9 mares en faveur du sonneur à ventre jaune. Il s’agit d’un crapaud de petite taille, facilement reconnaissable à ses taches jaunes sous son ventre et à la pupille de son oeil en forme de coeur. Rare et menacée en Europe, cette espèce a besoin de points d’eau peu profonds se réchauffant rapidement au soleil.
Créées ou restaurées en différents points de la commune, ces mares forment un réseau de milieux aquatiques indispensables à la reproduction de cette espèce. Elles constituent également un site de reproduction pour d’autres espèces d’amphibiens telles que le triton palmé ou le crapaud commun. En effet, les mares et les milieux aquatiques en général, sont utilisés par les amphibiens pendant la période de reproduction, au printemps. Après la reproduction, les adultes retournent dans les milieux périphériques (boisements, prairies, etc.) pour s’alimenter (invertébrés) et hiberner à partir de l’automne. L’hibernation aura lieu à l’abri du froid : sous des pierres, dans une vieille souche ou encore dans un ancien terrier de micro-mammifère.
En vue d’augmenter les sites de reproduction pour les amphibiens et d’assurer leur pérennité, un projet de mares forestières est actuellement en construction sur la commune. A l’instar des mares créées et restaurées en milieux ouverts, celles-ci bénéficieront à de nombreuses espèces d’amphibiens et permettront de consolider le réseau de mares communal.
Lacs
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Milieu bâti
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